25 Avr
Le statut d’intermittent du spectacle est tout à fait spécifique. Peuvent en bénéficier les techniciens du spectacles, comme les ingénieurs son ou lumière, et les artistes, qu’ils soient sur scène ou en coulisse. Ce régime a été créé il y a maintenant fort longtemps, afin de garantir un statut décent à ces travailleurs dont les missions sont parfois très courtes, mal rémunérées, et entrecoupées de longues périodes de chômage. Quels sont aujourd’hui les avantages et les inconvénients du statut d’intermittent du spectacle ?
Les avantages du statut d’intermittents
L’assurance chômage : les intermittents du spectacle, bien qu’ayant souvent une carrière décousue, peuvent profiter de mécanismes de compensation leur permettant de toucher des allocations chômage et ce même s’ils ne cotisent pas autant que les autres salariés. Mais afin d’en bénéficier il doivent évidemment remplir certaines conditions (par exemple justifier un certain nombre d’heures travaillées sur une période donnée).
La couverture sociale : de la même manière que pour les allocations chômage, les intermittents jouissent d’une couverture sociale étendue, et ce malgré leur situation précaire. Comme tout salarié, ils paient des cotisations sociales (assurance maladie, assurance vieillesse, assurance accident du travail, Cotisation sociale généralisée (CSG) déductible, CSG imposable, etc.) lorsqu’ils travaillent, ce qui leur permet d’être pris en charge en cas de besoin, même pendant les périodes de chômage.
Les congés payés : ces cotisations sont gérées par la Caisse des congés payés, rattaché au groupe Audiens. C’est auprès de ce groupe que les employeurs des intermittents doivent obligatoirement immatriculer leurs employés. Cela leur permet ensuite, à la fin de chaque contrat, de verser les cotisations sociales auprès d’Audiens qui les reverse à son tour aux intermittents sous forme d’indemnités de congés payés.
Les cotisations retraite : cette dernière est calculée sur la base des points de cotisation. Chaque cotisation versée conjointement par l’intermittent (à hauteur de 40%) et l’employeur (à hauteur de 60%), à la caisse Audiens, permet d’obtenir des points retraite. En temps normal, pour les artistes et les techniciens, le calcul des cotisations s’effectue en fonction de la somme annuelle des cachets ou du salaire horaire.
La formation continue : les intermittents du spectacle ont accès à des dispositifs de formation professionnelle leur permettant de continuer à développer leurs compétences et de se perfectionner dans leur domaine, notamment pendant les périodes durant lesquelles ils ne sont pas en activité.
Ces nombreux avantages, conçus palier à la précarité du statut d’intermittent du spectacle, contribuent à rendre ce régime relativement attractif. N’oublions pas toutefois que le statut d’intermittent reste une situation professionnelle très précaire, parfois difficile à gérer.
Quels inconvénients du statut d’intermittent ?
Le principal inconvénient de ce statut réside dans l’instabilité financière. En effet, il arrive très fréquemment au cours de leur carrière que les intermittents du spectacle soient face à des période d’incertitude financière en raison de l’irrégularité de leur contrat et période d’embauche. Cela génère bien souvent du stress, en plus de les mettre en difficulté face aux contraintes du quotidien (loyers, impôts, dépenses quotidiennes etc.).
La complexité administrative : même si nous l’avons vu, ce millefeuille administratif permet de jouir de nombreux avantages, il est aussi très complexe. En effet, les intermittents doivent s’adresser à différents interlocuteurs (Audiens, Pôle emploi spectacle, le Guichet unique du spectacle, etc.), le tout en justifiant sans cesse leurs heures de travail, sous peine de ne pas pouvoir faire valoir leurs droits.
Enfin, rappelons que si tous ces mécanismes ont été mis en place, c’est aussi et surtout parce que le statut d’intermittent du spectacle reste extrêmement précaire, ce qui, pour vivre dans la société actuelle, peut mettre en grand difficulté.
