Le régime d’intermittent du spectacle permet de bénéficier d’une protection sociale particulière, notamment en matière d’assurance chômage, maladie ou encore de droit à la retraite. Il permet en effet aux artistes de toucher un revenu régulier durant les périodes d’inactivité. Toutefois, ce statut est soumis à des conditions strictes d’éligibilité, notamment en termes d’heures travaillées au cours d’une période de référence. Ainsi, malgré les avantages qu’il présente, ce statut reste synonyme de précarité pour beaucoup d’artistes, ce qui peut poser des difficultés notamment en termes de cotisations sociales. Comment par exemple, préparer sa retraite alors que l’on a une carrière discontinue ?
Le système de retraite pour les intermittents du spectacle
En France, le système de retraite pour les intermittents du spectacle est le même que pour les autres travailleurs. Il est toutefois adapté à la singularité du régime des intermittents, qui se caractérise, comme nous l’avons déjà évoqué, par une certaine précarité due à l’irrégularité des contrats et de leur durée.
Comme tout le monde, les intermittents accumulent des droits à la retraite intermittent en cotisant sur leur revenus lorsqu’ils sont en activité. Mais c’est aussi le cas lorsqu’ils sont en recherche d’emploi. Ainsi, leurs cotisations sont aussi bien prélevées sur les cachets qu’ils perçoivent en travaillant, que sur les indemnités de chômage qu’ils touchent lorsqu’ils ne sont pas en activité.
Retraite de base et retraite complémentaire
Comme tout employé soumis aux cotisations sociales, les intermittents du spectacles ont aussi droit à une retraite de base qui dépend du régime général. Cette dernière est calculée en tenant uniquement compte des revenus perçus par l’intermittent pendant ses périodes d’activité, et non pas des allocations chômage. A cela s’ajoute ensuite la retraite complémentaire qui dépend de l’Agirc-Arrco (Association générale des institutions de retraite complémentaire des cadres et l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés) et fonctionne selon un système de points.
Les cotisations retraite pour les intermittents
Tout au long de sa carrière, l’intermittent du spectacle va verser des cotisations retraite à l’Agirc-Arrco via l’organisme de retraite complémentaire Audiens. Ces cotisations sont payées par l’employeur à hauteur de 60 %, contre 40 % pour les intermittents. Attention, il existe quelques différences selon les différents statuts. Ainsi, pour les non-cadres et les artistes, le calcul des cotisations est basé sur la somme annuelle des cachets perçus pour les artistes, et des salaires horaires pour les techniciens du spectacle. En revanche, pour les cadres, le calcul se fait à la journée et ces derniers sont aussi dans l’obligation de payer une contribution Apec de 0,06 % sur leur salaire brut.
Les intermittents cotisent-ils pendant leur période de chômage ?
Comme nous l’avons vu, la retraite d’un intermittent va être calculée sur base de ses revenus, salaires ou cachets, perçus pendant ses périodes d’activité. Si la retraite de base ne prend pas en compte les périodes de chômage, c’est toutefois le cas pour la retraite complémentaire. En effet, les intermittents se voient prélever à hauteur de 0,93 % de leurs allocations chômage pour la retraite complémentaire, ce qui leur permet d’accumuler des points. La pension de retraite complémentaire sera donc calculée sur l’ensemble de la rémunération, salaire et allocation chômage confondus, tout au long de leur carrière.
Enfin, depuis le 1er septembre 2023, l’âge légal de départ à la retraite pour les intermittents du spectacle est de 64 ans, comme les employés et salariés des autres secteurs. Ajoutons qu’un départ à la retraite à cet âge ne garantit pas une retraite à taux plein. Il est donc important de rester vigilant tout au long de sa carrière afin de suivre de près ses cotisations, ses droits, et se maintenir informé en cas de nouvelle réforme.