Le statut d’intermittent du spectacle se caractérise, aujourd’hui encore, par une grande précarité. En effet, ces travailleurs du spectacle ne travaillent que par intermittence (d’où leur nom) et enchaînent des périodes de travail, parfois entrecoupées de longues périodes de chômage. Le caractère temporaire et le manque de continuité de leurs contrats les fragilisent. Afin de compenser, de nombreux dispositifs ont été mis en place pour qu’ils puissent jouir des mêmes droits que les salariés des autres secteurs (congés, chômage, retraite, etc.). Cet article se penche plus particulièrement sur les particularités de la paie des intermittents du spectacle.
INTERMITTENT DU SPECTACLE : UN MONDE A PART
Aujourd’hui, le statut d’intermittent du spectacle s’applique à un artiste, un technicien ou un ouvrier du spectacle vivant dont la situation professionnelle est précaire, car alternant période d’emploi et de chômage. Dans le cadre de ce statut particulier, les intermittents sont souvent employés sur base de contrats spécifiques (principalement des CDD sur des périodes courtes), qui leur permettent de s’adapter aux aléas du monde du spectacle. De fait, les bases de calcul de leur paie sont donc différentes de celles des autres salariés.
Le Guso : kézako?
Il s’agit du Guichet unique du spectacle occasionnel dont la mission est de simplifier les démarches administratives pour l’embauche d’intermittents. Ainsi, les associations ou entreprises, même sans lien direct avec le monde du spectacle, peuvent si elles le souhaitent faire appel aux services d’artistes et techniciens, à condition d’être enregistrées au Guso. Ainsi, les démarches administratives (contrat, cotisations sociales, chômage, etc.), notamment en lien avec la rémunération des intermittents, sont uniformisées et facilitées. Puis, chaque mois, le Guso envoie aux intermittents une attestation faisant office de bulletin de salaire.
Il est possible pour les employeurs de gérer en interne leur système de paie. Toutefois, le mode de rémunération des intermittents est si complexe qu’il est recommandé, pour éviter les erreurs, d’externaliser ces démarches. Ainsi, les entreprises ou associations qui le souhaitent peuvent directement faire appel à des sociétés spécialisées. Ces dernières s’occupent d’éditer les fiches de paies des intermittents et gèrent les déclarations auprès des organismes sociaux.
Que trouve-t-on sur la fiche de paie d’un intermittent ?
- Le cachet : comme vous le savez peut-être, les intermittents sont rémunérés « au cachet ». Il s’agit d’une rémunération forfaitaire, par heure par journée de travail, et qui dépendra par exemple du nombre de représentations d’un spectacle sur une période donnée. Il est aussi possible que les répétitions soient rémunérées au cachet, cela reste toutefois plus rare. L’employeur doit ensuite préciser le nombre de cachets versés à l’intermittent, et c’est ce nombre que l’on retrouve sur la fiche de paie.
- Les cotisations sociales : certes, les intermittents ne cotisent pas au régime général comme les autres employés. Toutefois, ils bénéficient des mêmes droits (chômage, retraite, etc.), et cotisent donc comme tout le monde. Ils peuvent cependant bénéficier d’abattement sur leur salaire brut. Par exemple, s’ils bénéficient de 20% d’abattement, ils ne seront imposés que sur les 80% de leur salaire restant.
- Les congés spectacles : une partie des revenus des intermittents leur permet d’alimenter un « compte » de congés payés. Ces cotisations sont à la charge de l’employeur. Afin de faciliter les démarches (car les intermittents ont parfois plusieurs employeurs sur une même période), ces cotisations sont versés à la caisse des Congés Spectacle. Celle-ci reverse ensuite 10% des salaires perçus (équivalent des congés payés) à l’intermittent.
Rien de si compliqué finalement, il faut simplement identifier les différents rouages de cette immense machine pour pouvoir s’y retrouver !