La profession intermittente nourrit bien des fantasmes, des doutes, et parfois même des réprobations. Un cliché voudrait que l’intermittent soit un être tout entièrement dédié à l’art de bailler aux corneilles. Un esprit rétréci pourrait effectivement interpréter le rythme de travail irrégulier propre à la profession comme un signe de fainéantise, mais il n’en est rien. Cette activité en dent de scie a tout à voir avec la nature du monde du spectacle, et non pas une prédisposition à l’oisiveté chez les acteurs de la culture. L’intermittent est une race à part, c’est un fait établi, mais il n’échappe toutefois pas à certaines règles communes à tous les travailleurs. À commencer par les cotisations sociales, qui apparaîtront sur la fiche de paie intermittent comme sur d’autres fiches de paie. Ces cotisations sociales sont-elles toutefois gérées de la même manière que pour le commun des mortels ? Existe-t-il des spécificités propres aux salaires des intermittents ? Zoom sur une profession méconnue et parfois incomprise.
La profession intermittente
Avant d’aller dans les spécificités des cotisations sociales des intermittents, rappelons le pourquoi du comment de ce statut, les raisons de son existence.
L’intermittence est un statut particulier comme dit précédemment, un mode de rémunération et de vie qu’on ne retrouvera pas en dehors des frontières de l’Hexagone. Cela fait partie de la fameuse « exception culturelle française ».
Cette notion un peu floue repose en particulier sur la volonté de rendre la culture et l’art accessibles à tous. Initié par le premier Ministre de la Culture de l’histoire de la Vème République, Angré Malraux, ce procédé possède de nombreuses ramifications et particularités sur lesquelles nous ne nous épancherons pas, à l’exception bien sûr du nerf de la guerre : l’accessibilité financière.
L’idée est de rendre les visites au musée, les concerts, les pièces de théâtre, les expositions accessibles à tous les portefeuilles, au travers d’un financement généreux de la part de l’Etat. Le prix réduit des entrées, billets et autres ne suffisant pas à rémunérer les opérateurs impliqués dans le monde de l’Art, l’Etat viendra compenser le manque à gagner. Cela concerne bien entendu la culture « publique », toutes les initiatives privées et non subventionnées se finançant par des prix d’entrée aussi réalistes qu’onéreux (si vous êtes déjà allés à un concert de Johnny du temps où il était encore de notre monde, vous savez de quoi on parle).
Il en va de même des intermittents, dont l’indemnité versée par l’Etat est un moyen de subsistance primordiale, les paies versées lors de leurs embauches irrégulières ne leur suffisant pas pour vivre.
Les cotisations sociales des intermittents
Un grand chômage implique de grandes responsabilités : la cotisation dans ce domaine sera en toute logique plus importante. Il semble logique qu’une branche dont la rémunération repose de manière systématique sur une indemnité d’inactivité soit la plus sollicitée quand il s’agit de la financer.
Les autres cotisations sociales sont en définitive assez similaires aux cotisations que le commun des mortels se voit imposer : assurance maladie, vieillesse, maladie, maternité, accident du travail … Seuls les taux varieront, selon les spécificités du domaine.
À noter que les intermittents doivent nécessairement s’inscrire à la caisse des congés spectacle, et ce avant même de commencer leur premier jour de travail. Dans le cas où cette inscription ferait défaut, il incombera à l’employeur de faire immatriculer l’intermittent auprès de la caisse.