Le statut d’intermittent du spectacle se caractérise, aujourd’hui encore, par une grande précarité. En effet, ces travailleurs du spectacle ne travaillent que par intermittence (d’où leur nom). Le caractère temporaire et le manque de continuité de leurs contrats les fragilisent. Afin de compenser, de nombreux dispositifs ont été mis en place pour qu’ils puissent jouir des mêmes droits que les salariés des autres secteurs (congés, chômage, retraite, etc.). Difficile, dans ces conditions, de s’assurer une retraite à taux plein. Heureusement, il existe des solutions ! Cet article se penche avec vous sur la question de la retraite chez les intermittents du spectacle.
LA RETRAITE CHEZ LES INTERMITTENTS DU SPECTACLE
Le régime des intermittents se caractérise par la succession, ou la simultanéité, de plusieurs contrats de travail à durée déterminée (CDDU à la journée, à la semaine, au mois, etc.), mais aussi par l’alternance de périodes de travail et de chômage. Pour pallier la précarité de ces contrats, il existe des mécanismes de compensation, notamment en ce qui concerne les droits à la retraite. Même si les intermittents dépendent du régime général, il existe pour eux certaines spécificités.
Malgré leur statut particulier, les intermittents et leurs employeurs sont dans l’obligation de payer, comme tout le monde, des cotisations sociales. Leur régime de retraite est géré par deux administrations distinctes. D’une part, la Sécurité Sociale, qui prend en charge leur retraite de base. D’autre part la caisse Audiens, qui s’occupe de leur retraite complémentaire.
COMMENT CALCULER LA RETRAITE D’UN INTERMITTENT ?
- La retraite de base
La retraite de base des intermittents dépend du régime général. Elle est calculée en fonction des annuités et des trimestres validés par le paiement des cotisations. Ce calcul se base sur le salaire annuel moyen des 25 meilleures années plafonnées de la carrière d’un intermittent.
- La retraite complémentaire
Elle est calculée sur la base des points de cotisation. Chaque cotisation versée conjointement par l’intermittent (à hauteur de 40%) et l’employeur (à hauteur de 60%), à la caisse Audiens, permet d’obtenir des points retraite. La redistribution de ces points varie en fonction du statut de l’intermittent. Par exemple, pour les artistes et les techniciens, le calcul des cotisations s’effectue en fonction de la somme annuelle des cachets ou du salaire horaire. En revanche, il s’effectue à la journée pour les cadres.
- Quid des périodes de chômage ?
Les allocations chômage ne sont en effet pas prises en compte dans le calcul du salaire annuel moyen d’un intermittent (lui-même pris en compte dans le calcul de la retraite de base). Afin de pallier ce manque, chaque période de 50 jours indemnisée par Pôle Emploi Spectacle permet la validation d’un trimestre de retraite, et ce sans condition de montant. En revanche, afin de ne pas pénaliser davantage les intermittents, les cotisations sociales versées pendant les périodes chômées sont bien prises en compte dans le calcul des points pour la retraite complémentaire.
LE DEPART A LA RETRAITE
Comme pour les autres régimes, l’âge minimum de départ à la retraite pour un intermittent est de 62 ans, et de 67 ans pour une retraite à taux plein automatique. Toutefois, s’il le souhaite, un intermittent peut bénéficier d’un départ à la retraite progressif, et ce dès l’âge 60 ans. Pour ce faire, il doit remplir trois conditions :
- Etre âgé de 60 ans
- Avoir validé 150 trimestres tout régime confondu
- Travailler à temps partiel
S’il n’a pas encore validé tous ses trimestres, il lui est possible de continuer à percevoir des indemnités jusqu’à son départ à la retraite à taux plein. Attention, il est en revanche impossible de continuer à percevoir des allocations chômage en même temps que la pension de retraite.